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Pompon Cerise
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24 juin 2017

Retrouvailles au bout de 15 ans

Petit moment de nostalgie, il faut que je te parle de mes retrouvailles avec une amie.

 

J’ai dernièrement pu revoir une amie que j’ai rencontré lorsque nous avions 5 ans… il y a 27 ans, mon dieu ! Je venais d’arriver dans une nouvelle ville, loin de mon véritable « chez moi », j’arrivais pour la première fois dans ma nouvelle école. Et cette amie est arrivée vers moi en premier : « Comment tu t’appelles ? Viens jouer avec moi ! ».

 

Nous étions tout le temps, ou presque, ensemble, car sa maman est devenue ma nounou. Elle savait que je n’étais pas malheureuse là-bas, mais pas complètement heureuse non plus. C’était une période où je me sentais déracinée, et lorsque j’avais la chance de retourner dans ma famille pendant les vacances, je revivais pleinement. Je pleurais à chaque retour, mais je savais que j’avais une oreille pour m’écouter, et une patience infinie qui m’était destinée.

 

Nous avons partagé tellement de choses, tellement belles d’ailleurs ! Nos inventions, nos chansons, nos devoirs, nos histoires d’enfants, nos tracas, nos joies… Tout ça pendant 4 ans.

 

Un jour, ma mère m’a dit « Jess, on rentre, on retourne chez nous ». Je me souviens encore l’explosion de joie. Terminé ces montagnes que je haïssais tant (et que je n’aime toujours pas) ! Et dans mon euphorie du moment, j’ai fait du mal à mon amie. Pour moi, c’était comme si je me réveillais d’un cauchemar où l’on m’enfermait. Donc bien entendu à la libération, tu es heureux de dire que c’est terminé ! Ouais, sauf que je l’ai fait de façon brutale, sans m’en rendre compte. Et la déchirure fût d’autre plus douloureuse. C’était involontaire pourtant. Pourtant, le jour du départ, je lui ai fait la promesse de toujours lui écrire, de ne jamais cesser d’être son amie, même à distance. Elle aussi. Et on a tenu parole.

 

On s’est écrit des kilomètres de pages, des litres d’encre. Pendant des années, sans jamais se perdre.

Au début de mon retour « chez moi », je remontais régulièrement, et j’essayais de la voir à toutes ces occasions-là. Des fois j’y arrivais, des fois non. Puis j’ai arrêté de monter là-haut. Mais ma plume n’était pas en grève pour autant, et puis on s’envoyait des photos. Puis des mails, de longs mails, qui ont replacés les lettres. Puis des vidéos, qui ont remplacé parfois les photos. Du moins pour elle car je suis mal à l’aise devant caméra. Elle a partagé à distance mes joies, mes tristesses, les plus beaux évènements de ma vie, encore et encore. Presque 15 ans comme ça, sans se revoir pour de vrai.

 

Jusqu’au jour où j’ai décidé de remonter. Certes, un évènement familial qui me tenait à cœur m’y a encouragé. Je lui ai proposé de nous revoir, dans notre ville. Elle avait pourtant 30 minutes de route à faire, mais elle a de suite dit oui. Devant ce mail rempli d’enthousiasme, j’ai pleuré comme une gamine.

*****

Le jour J est enfin arrivé. J’étais vraiment heureuse. Y compris de faire découvrir cette partie de ma vie à mon mari et à ma fille. Arrivée dans la ville, mon cœur s’est serré. Sentiments partagés de nostalgie, d’angoisse et de joie.

 

Des choses ont totalement changées, des choses sont identiques à mon vieux souvenir.

 

Nous avions prévu du temps pour que je puisse faire un petit tour de ville, et faire découvrir les lieux de mes souvenirs, que mon homme puisse mettre une image sur les anecdotes que j’ai pu lui raconter. J’ai craqué en arrivant aux pieds de mon ancien immeuble, en regardant la fenêtre de la chambre de ma maman. Qu’il était sympa cet appart’ ! Et puis devant mon ancienne école, où j’ai appris à lire, à compter etc… Que de souvenirs ici, décuplés par ce déracinement omniprésent dans nos cœurs.

 

L’heure de nos retrouvailles avec mon amie arriva. On s’installa dans un café : un smoothie pour monsieur, une grenadine pour mademoiselle, un café au Nutella/ mousse de lait pour moi (grosse découverte, mes hanches en sont encore ravies). Enfin la voilà !

 

Comme si on ne s’était jamais lâchées, on s’est fait la bise. Je retenais mes larmes, j’avais assez chialé comme ça ! Quelle fierté, 27 ans après notre première rencontre, de lui présenter ma fille et mon mari. J’aurais dû ressentir un coup de pelle derrière la nuque avec ce poids des années, mais au contraire, j’avais l’impression d’avoir 15 ans maximum.

 

On s’est mise à parler, se donner les dernières nouvelles. Je n’avais pas besoin de dire mes ressentis, elle les savait, et les énumérait avant moi. Mon homme hallucinait sur la justesse de ses analyses sur moi, de constater qu’elle avait réellement appris à me connaitre petite, et savait qui j’étais. Quant à elle, elle était toujours aussi douce, prévenante, souriante !

 

Il faisait une chaleur de fou dans ce bar, on a donc décidé de marcher le long du quai, et de retourner au parc de jeux pour enfants où nous avions l’habitude d’aller avec son frère et sa mère… cette fois-ci pour ma fille ! Ca faisait tellement bizarre, mais je ne saurais expliquer à quel point c’était important pour moi.

 

L’heure de la séparation approcha trop vite, et les au-revoir furent intenses. Même pour mon chéri, qui s’attache très vite aux personnes. Je suis repartie comme je suis venue : en larmes.

 

Ce lieu m’a énormément marqué étant petite, et est encore aujourd’hui le symbole d’une partie de ma vie. J’ai eu l’impression de fermer une boucle : je suis venue petite et triste, j’y reviens en tant que femme et mère heureuse. C’est très particulier comme sensation.

 

Mais au-delà de tout, revoir cette amie n’avait pas de prix, et je veux que ça devienne un point d’encrage positif.

 

Tout ça pour dire que quand tu as une personne que tu considères comme amie, la distance n’altère ni la relation ni les sentiments. Seul le manque est présent.

 

J’espère la revoir bientôt, mais en attendant, des lignes de mail nous attendent !

 

Pompon Cerise

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